La rénovation et l’agrandissement de cette maison ont été menés en considérant deux aspects importants pour le maître d’ouvrage. Le premier était relatif au respect de l’identité architecturale de la maison construite dans les années 1920 ; le deuxième, d’orienter l’espace de vie familiale vers le jardin.

Dans l’ancienne partie, l’intervention a été réalisée de manière classique en limitant l’apport de nouveaux matériaux. L’ancien escalier en terrazzo a été conservé comme les menuiseries intérieures. En revanche, l’agrandissement en partie arrière affiche un aspect résolument contemporain.

Deux parallélépipèdes s’interpénètrent pour former, d’un côté l’ensemble vertical cuisine au rez-de-chaussée et salle de bains à l’étage ; de l’autre côté, le parallélépipède horizontal prolonge le living pour offrir un petit salon orienté vers le jardin et donne accès à ce dernier.

La différence de niveau entre le jardin et le rez-de-chaussée a été traitée en deux temps. Dans un premier temps, la sortie latérale permet accès, par l’intermédiaire d’un escalier, à la terrasse en pierre naturelle. Cette terrasse se termine par deux marches pour retrouver le niveau du jardin, dans un second temps.

Le jardin étant orienté au nord, la terrasse a été écartée de manière à profiter de l’ensoleillement en évitant l’ombre de la maison ; l’escalier d’accès au jardin permet de franchir cet espace végétalisé.

A l’intérieur, la continuité est assurée par l’utilisation de la pierre naturelle. Elle accompagne le passage de l’ancien vers le nouveau, tout en offrant une vision sobre de l’ensemble. Le petit salon bénéficie d’un éclairage zénithal qui permet d’éviter l’assombrissement de la salle à manger provoqué par les trois pièces en enfilade. Les grandes baies vitrées arrivent au niveau du plafond de la nouvelle construction et donnent une vue panoramique vers le jardin et les fortifications du Fort Thüngen.

La construction des deux parallélépipèdes crée une nouvelle dynamique à l’arrière de la maison qui, à l’origine, était orientée vers une représentativité vis-à-vis de l’espace public. Cet aspect est conservé avec, en plus, l’ajout d’un espace de vie familial orienté vers le jardin privatif.

Par souci de simplicité, aucune articulation spécifique n’a été  mise en place entre l’ancien et le nouveau ; seule la fenêtre de la cuisine, accolée à l’ancien bâtiment, amène cette transition. Le choix de ce contact direct améliore la sobriété de l’ensemble.

Compte-tenu des nombreux points de vue possibles, y compris ceux du fort Thüngen, la toiture de l’extension a été traitée à l’image des façades et dans le même matériau, renforçant ainsi la cohérence entre l’architecture contemporaine de l’extension et l’identité propre de celle-ci.